deuxième capsule...
Le partout de nulle part…
Nouvelle.
Je suis nouvelle dans ce trou de quartier résidentiel qui ressemble à partout ailleurs. Donc, c’est nulle part. Ressembler au partout ailleurs de quelque part, c’est ressembler à rien. Et le rien, c’est comme le reste, le normal, le pas spécial. C’est nul. C’est tout. Sans commentaire. La tête sous l’édredon. C’est quoi la prochaine question ?
Ma chambre ? Juste là dans la tourelle. Bagatelle. Élément-d’architecture-trop-top-design-fashion de notre récente acquisition et de tous les foyers des environs ; petit pignon cylindrique, véritable courbe emblématique pour inspiration systématique des noms de rues des alentours … Rue Juliette, rue Roméo, rue Shakespeare. Un quartier nowhere-de-rien quasi-glamour. Cheezy. J’étouffe. Au secours.
Un poète sur roulettes.
Depuis mon arrivée ici, même jour, même heure, il passe.
Sifflotant. Une guitare sous le bras, à cheval sur ses roulettes alignées. Un troubadour des temps modernes, baladin de mon quartier. Une chanson à qui veut bien l’entendre. Quelques notes qui m’arrachent à la solitude de ce donjon esseulé... Clin d’œil au rideau… Regards entrecroisés… Flip… Au cachot…Vite…
Il est parti.
Sifflotant. Une guitare sous le bras, à cheval sur ses roulettes alignées. Un troubadour des temps modernes, baladin de mon quartier.